Les premières meules

La Semaine des charbonniers a débuté ce week-end à Lembach, notamment avec la récolte des mottes, le dressage et l’allumage de la première meule et de celle des enfants.

Afin d’alléger le programme du montage de la première meule programmé samedi 20 juillet, une équipe d’une bonne trentaine de charbonniers s’était portée volontaire, vendredi 19 juillet après-midi, pour la récolte des mottes et des feuilles mortes. Car pour réaliser la couverture du bois dressé, il faut, par meule, environ 60 m² de mottes de terre et des feuilles mortes pour couvrir les 20 m² du dôme.

L’équipe « mottes » a chargé deux remorques agricoles en moins de deux heures : après le passage de la charrue, les hacheurs découpent le gazon retourné en carrés de 40 cm. Ces mottes sont assez lourdes, mais une nuée de jeunes entre 10 et 20 ans — les habituels des années précédentes, à savoir Margot, Zoé, Lorette, Charlie, Elsa, Jules et Pierre — ont effectué avec joie une grande partie du chargement sur les remorques. Un étudiant, Matthieu, a aussi fait ses premières armes comme hacheur chez les charbonniers chez qui, désormais la relève est assurée.

Le dressage de la première meule

Samedi 20 juillet, dès 8 heures, une quarantaine de charbonniers actifs ont dressé la première meule, et une dizaine ont monté le podium et les chapiteaux et installé l’éclairage. Maximilien, participant pour la seconde année, était venu rejoindre ses camarades présents la veille aux mottes. Pour Léo, un adolescent de Lembach, c’était une première, tout comme pour François, bientôt jeune retraité de l’ONF.

Le montage s’est fait dans la tradition : plantation de trois piquets pour la cheminée, dressage du bois autour, en donnant de plus en plus de gîte aux bûches et en veillant à laisser un minimum d’espace entre elles, afin de réaliser un dôme parfait de près de 10 m de diamètre, haut d’environ 2,50 m.

Les plus de 50 stères de bois de hêtre, ainsi dressés, ont ensuite été couverts sur les deux tiers de la hauteur de la meule avec des mottes de terre, et le haut avec une couche de 10 cm de feuille mortes. Les charbonniers ont ensuite étalé du sable sur l’ensemble, pour garantir une étanchéité parfaite du manteau et pouvoir gérer la cuisson du bois, sa carbonisation.

Pauline Ferbach, marraine de la meule des enfants

Dimanche après-midi 21 juillet, la surprise est venue de l’ensemble Jägerkapelle d’Erfweiler (Palatinat) : bien qu’il se soit désisté, il était bel et bien présent avec une vingtaine de musiciens. Leur prestation musicale a rehaussé l’animation autour du montage de la meule des enfants et le cérémoniel de son allumage.

Le matin, une équipe de charbonniers avait allumé la première meule. Cette dernière, qui commençait à cracher ses premières volutes de fumée, a mis le public dans l’ambiance de la fabrication du charbon de bois. Sous le regard d’Amélie, le Kölerliesel, la reine des charbonniers d’Europe, ce sont les charbonniers Elsa, Arnaud, Mathilde et Lucas qui ont encadré les jeunes, entre 7 et 14 ans, pour le montage de leur meule.

Des enfants de touristes de passage ou de vacanciers venant de Reichshoffen, de Niederbronn, de Benfeld mais aussi de Cahors, de Bruxelles et de la Guyane se sont joints à l’équipe locale. Ils étaient une trentaine à participer au dressage d’une meule de trois stères de bois. L’allumage s’est fait selon le rite traditionnel avec la désignation d’une marraine et le baptême de la meule. Cette année, cette dernière s’appelle Pauline et sa marraine est Pauline Ferbach, âgée de 7 ans, originaire de Reichshoffen.


Pauline, la marraine montant sur la meule fumante pour le cérémoniel du baptême.