Le projet de loge du charbonnier, sur le site du Fleckenstein à Lembach, sort de terre après de nombreux atermoiements. Les travaux ont débuté jeudi 9 octobre avec le brûlage du bois qui servira d’enceinte extérieure. Les fondations ont été réalisées ce mardi 14 octobre.

Les travaux des fondations du futur espace de médiation des Charbonniers du Fleckenstein ont commencé ce mardi 14 octobre.
Enfin ! Sur les rails depuis début 2023 et un appel à manifestation d’intérêt lancé par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), le projet de loge du charbonnier – porté par l’association des Charbonniers du Fleckenstein – est entré dans une phase concrète ces derniers jours.
Ouverture au printemps ?
Une activité qui soulage le président de l’association, Charles Schlosser. Car ce projet est « poussif », de son propre aveu. Il a été maintes fois repoussé (la première date d’ouverture évoquée était avril 2025) en raison de « difficultés techniques et administratives », et a même failli être tué dans l’œuf. Celui qui a été maire de Lembach reste malgré tout sur ses gardes : lorsqu’il annonce une ouverture au printemps 2026, il ne peut s’empêcher d’ajouter « si tout va bien », tant il a été échaudé par les imprévus…

Les travaux de l’espace de médiation des Charbonniers du Fleckenstein débutent peu à peu en ce début de mois d’octobre. La (nouvelle) date d’ouverture est fixée au printemps 2026.
Jeudi 9 octobre au matin, les membres de l’association ont commencé à brûler des planches de bois. Elles serviront à donner à l’extérieur du futur espace de médiation un aspect similaire à celui d’une meule. Aussi bien par sa forme que par sa couleur.
Le brûlage s’est fait avec une technique japonaise, le shou-sugi-ban. « C’est un essai, on ne l’a jamais fait », avoue Charles Schlosser. Les membres de l’association réalisent en effet les travaux eux-mêmes, avec du bois « en circuit court » issu des forêts du secteur.

Le bois utilisé pour construire l’espace de médiation des Charbonniers du Fleckenstein provient des forêts alentour
Trois planches ont été reliées de façon à former une cheminée triangulaire. Celle-ci a ensuite été placée au-dessus d’un foyer. Une fois retirées, les planches ont été détachées et arrosées à grande eau pour mettre fin à la combustion. Une opération qu’il faut répéter… 200 fois afin d’obtenir les 240 m 2 nécessaires.
Et encore, la hauteur du futur bâtiment a été réduite pour ne pas dépasser le plan de financement (180 000 euros subventionnés à hauteur de 80 %). « Pour des novices, le résultat est plutôt satisfaisant », appréciaient les bénévoles sous les coups de midi.
Une fois reliées, les trois planches forment une cheminée posée sur un foyer.
La combustion dure au total une quinzaine de minutes.
Une fois détachées, les planches sont arrosées à grande eau pour mettre fin à la combustion.
Ce mardi 14 octobre, une autre étape a été franchie avec les travaux des fondations. L’emprise au sol, circulaire, était déjà visible en cours de matinée. Les travaux s’effectuent sous l’égide de l’architecte du Parc naturel régional des Vosges du Nord, Claude Eichwald. « C’est le maire de Weiterswiller, où les Fleckenstein avaient des possessions », glisse Charles Schlosser.
Rappeler l’histoire du charbon
Une fois terminé, l’espace de 66 m2 au sol servira à montrer l’histoire du charbon, sans lequel l’industrie n’aurait pas pu prospérer. Un aspect « pas connu » selon un Charles Schlosser intarissable sur le sujet. « On sait que le charbon de bois était un médicament au Moyen Âge, rappelle-t-il. Il est bon pour la peau, la digestion et purifie l’eau. » Ce lieu de médiation, initialement appelé « Loge du charbonnier », s’intitulera finalement « La meule du charbonnier : du bois, du charbon, des hommes ».
Le volet local ne sera pas oublié : « On le fait ici parce que ça a du sens, il y a une cohérence historique », note-t-il encore. 130 anciennes charbonnières étaient ainsi installées dans les alentours du Fleckenstein. Elles étaient plus de 10 000 dans le Pays de Bitche voisin.
Reste la question de l’accès à la loge. « La structure aura un accès gratuit, promet le président. Il n’y aura pas de présence tout le temps [à l’intérieur], la surveillance sera faite par le Fleck. » Des animations y seront néanmoins organisées. Rendez-vous au printemps prochain, « si tout va bien ».
texte et photos : DNA – Thibaut Heberlé