Le bois pour la saison 2019 est prêt

Jeudi matin 27 décembre, ils étaient 45 charbonniers dont 5 nouveaux qui étaient montés au Fleckenstein pour la traditionnelle préparation, au lendemain des fêtes de Noël, des quelque 120 stères de bois nécessaires pour la 21e édition de la semaine des charbonniers, à savoir du 20 juillet au 4 août 2019.

Comme d’habitude, c’était le charbonnier-grumier Christophe Glad qui avait monté les troncs de hêtres sur l’aire des charbonniers. Ces derniers s’étaient donné rendez-vous pour 8 h au pied du château et se sont retrouvés dans un paysage bucolique tout en blanc, baigné par un petit frimas. La température négative avait givré les massifs forestiers environnants.

L’âge des 45 courageux participants s’étalait entre 9 ans, pour le plus jeune, à 85 ans révolus pour l’aîné, « d’Wolffe Sepp », qui n’était d’ailleurs pas le seul octogénaire présent. L’association compte dans ses rangs quelques membres qui travaillent ou ont travaillé en forêt, et quasiment une panoplie complète des métiers : de la santé, de l’enseignement, de l’administration, du commerce, de l’industrie et de la gastronomie.
Autour des fendeuses

Le président Charles Schlosser a salué l’étoilé retraité Fernand Mischler, chef organisateur des repas gastronomiques chez les charbonniers qui desservait une machine à fendre tout comme, parmi les nouveaux, un directeur d’unité territoriale de l’ONF.

Après une brève salutation « Wie geht’s ! » ou les questions traditionnelles « le Père Noël avait-il été sage ? », « le Réveillon s’est-il bien passé ? », chacun a regagné son poste habituel autour des fendeuses. Les nouveaux ont été vite récupérés dans les équipes. Rapidement les tronçonneuses se sont mises à pétarader, les bûcherons se chargeant de débiter les grumes en billes d’un mètre. Le bruit du craquement du bois sous la pression des fendeuses n’a pas tardé à résonner. Autour des quatre machines à fendre, les uns s’activaient à ramener les billes, les autres à récupérer et à empiler le bois fendu.

Au bout d’une heure, les quatre « Miss » commençaient déjà à acquérir du volume et l’habituel fortin à prendre forme. Personne n’a râlé quant à 10 h, le cor du bûcheron-musicien Bernard Spill a sonné la pause casse-croûte, préparé comme d’habitude par le charbonnier François Schmitt. Il n’en fut pas de même quand une demi-heure après il annonça la reprise du boulot.

Motivés et efficaces

Dans l’équipe, il y a aussi les « traditionalistes », Alfred, Bernard et Laurent, qui manient la cognée et souvent éclatent une bille, si elle n’a pas de nœuds, plus vite que la machine. Pour cette 21e préparation du bois, les charbonniers étaient particulièrement motivés et efficaces, quelques bras en plus ça compte. À 13 h, tout le bois était fendu, empilé, le matériel rangé et l’aire des charbonniers nickel, copeaux, éclats et sciure ramassés. Les « Miss » auront maintenant le temps de sécher jusqu’à la mi-juillet. Tout le monde s’est retrouvé dans la salle de la cafétéria au P’tit Fleck où six charbonnières avaient préparé le traditionnel repas de midi : une copieuse soupe aux pois servie avec une saucisse lorraine. Après le passage de la fromagère, les fines pâtissières, avaient aussi achalandé le buffet des desserts. Et naturellement on s’est attardé autour du café et du pousse-café avant de redescendre dans la vallée, fatigué mais heureux !

Crédits
texte et photos : HUB.K