Des charbonniers venus de l’Ardèche

Au fil de la quinzaine des jours d’animations de la Semaine des charbonniers 2018, l’aire au pied du château de Fleckenstein a vu défiler un grand nombre de visiteurs d’horizons variés.

Les charbonniers ardéchois Jean Chaudière (à gauche) et Gilbert Bouzat ont été intronisés « Flackstaaner Kohlebranner », la secrétaire Anne-Rose Hieber leur ayant remis le « Kappele », le foulard et le T-shirt de l’association.

Depuis le congrès européen des charbonniers au Fleckenstein l’an passé, le président de l’association lembachois Charles Schlosser est en contact avec Jean Chaudière, son homologue d’une association de charbonniers d’Ardèche méridionale, Lo Regrelh Occitan.

Ainsi Jean Chaudière et le secrétaire de la structure basée à Bourg-Saint-Andéol Gilbert Bouzat ont-ils passé le week-end du 3 au 6 août avec les charbonniers du Fleckenstein. Les Ardéchois étaient venus pour s’informer sur la technique locale de dressage d’une meule, pour présenter leur association et leur région, et pour goûter à la convivialité de la manifestation lembachoise.

Ils n’étaient évidemment pas arrivés les mains vides : le dimanche de l’ouverture de la meule, le 5 août, l’apéritif a été agrémenté de quelques spécialités ardéchoises : des saucissons secs, des fromages de chèvre et l’ailhetade, une pâte à tartiner à base d’amandes râpées et d’ail écrasé avec un peu d’huile d’olive, Naturellement. En échange des vins de pays que les visiteurs avaient apporté pour le repas, ils ont pu apprécier la bière des charbonniers et la goutte des charbonniers-distillateurs.

Très jovial et bon vivant, Jean Chaudière a aussi donné de la voix en chantant en occitan. Des charbonniers limousins étant également présents, des liens d’amitiés tripartites se sont tissés au fil des trois jours.

En savoir plus…

Jusque dans les années 1900, l’Ardèche Méridionale connaissait une forte densité de charbonniers. L’activité y était liée aux « ferrants », qui produisent le fer, et aux forgerons, qui le travaillent. La déforestation mit un frein à la production. Elle fut relancée pendant la Seconde guerre mondiale pour alimenter les véhicules gazogènes. Puis ce sont les barbecues des restaurateurs d’Avignon et de Marseille qui en profitèrent, jusqu’à son essoufflement quasi-total dans les années 70-80.

En 2005, Jean Chaudière, charbonnier professionnel, cordelier et vannier, a relancé l’activité sous forme associative, afin de transmettre ce savoir-faire aux jeunes générations. Depuis trois ans, l’association Lo Regrelh Occitan compte en ses rangs une équipe de jeunes forgerons, qui utilisent la production de charbon de bois principalement en coutellerie. Le dressage de la meule est quasiment similaire à la technique en vigueur au Fleckenstein, mais avec du bois de chêne vert et du buis comme couverture.

Vu la réglementation sur les feux dans le sud de la France, les charbonniers ardéchois effectuent en revanche leur carbonisation annuelle (une meule de 12 à 15 stères) fin avril.

Ci-dessous un reportage en langue occitane de la « Festa de la carbonièra 2016 » organisée par l’association :

texte et photo : HUB. K.